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vendredi 18 avril 2014

"Malo de Lange, fils de voleur" de Marie-Aude Murail


J'ai lu ce livre dans le cadre du Cluedo littéraire et du challenge Un genre par mois.

Quatrième de couverture
Du mystère ! Malo de Lange est le fils de personne.
Rien ne permet d'identifier l'enfant recueilli en 1822 par l'abbé Pigrièche à l'orphelinat de Tours. Rien, sauf une marque tatouée sur son épaule, la fleur de lys des bagnards que découvrent, horrifiées, les demoiselles de Lange qui viennent de l'adopter.
De l'aventure ! Malo n'a que douze ans, il est à peine éduqué, et déjà le voilà arraché à ses tantes adoptives par un certain Riflard, une brute qui se prétend son père, mais qui le bat et le séquestre.
Malo parvient à s'échapper et part sur les routes à la recherche de son vrai père.
De l'amour ! Elle s'appelle Léonie de Bonnechose, elle est belle, elle est riche. Malo a décidé que c'était sa fiancée, mais elle n'est pas au courant. Gagnera-t-il son cœur ? Aimera t-elle le fils du voleur ?
Un héros partagé entre le bien et le mal ! Vagabond, bonimenteur, voleur à la tire, escorté du petit Craquelin, du gros Bourguignon et de La Bouillie qui lui apprend à jaspiner de l'argot, Malo se retrouve avec sa bande à la taverne du Lapin volant, un repaire de voleurs et d'assassins. C'est le Lapin volant qui connaît le secret de sa naissance, Malo en est persuadé. Oui, mais gare ! A force de fréquenter la canaille, Malo risque de s'enfoncer dans le crime comme le couteau dans le beurre.
 
Mon avis
Malo de Lange, fils de voleur est un roman jeunesse historique, mêlant aventures et bonne dose d'humour. On remarquera à ce titre le running gag des comparaisons farfelues, dont voici un échantillon :
"Commençons par le commencement, comme disait le bourreau à Marie-Antoinette en lui coupant les cheveux."
"Je pourrais avouer tout de suite ce que c'était, mais je garde toujours le meilleur pour la fin, comme disait le cannibale en se mettant la cervelle de côté."
"Bref, l'abbé n'avait pas du tout l'intention de me récupérer parce que donner, c'est donner, et reprendre, c'est voler, comme disait le boucher en laissant son couteau dans le ventre de sa femme."
"J'aime bien qu'on me respecte, comme disait la Belle au bois dormant en filant une beigne au prince Charmant qui venait de l'embrasser."
"Je commence à faire du sentiment, comme disait l'ogresse  au-dessus de sa marmite (mais c'était peut-être à cause des oignons)."
Malo de Lange, fils de voleur semble aussi relever parfois du conte moderne. Les références aux contes sont claires, entre celle que l'on surnomme "l'ogresse" et celui qui se fait appeler "le baron de Carabas", sans compter les propos que tient le narrateur et héros au chapitre 4 :
"Je me souvenais des contes que me lisait tante Amélie où des enfants frappaient à la porte de l'ogre ou de la sorcière. Quelque chose me disait que ces monstres avaient peut-être changé d'apparence, mais qu'ils n'avaient pas tous disparu."
On remarquera aussi que les noms des personnages sont en réalité bien souvent des surnoms (à la manière de Cendrillon ou de Blanche-Neige) ou des noms symboliques, voire vraiment étranges : Bourgignon, La Bouillie, M. Janvier, Mlle Bonnechose, M. Personne,... Et je ne parle pas du héros, dont le prénom et le nom de famille sont particulièrement révélateur de sa tendance à être partagé entre le bien et le mal. En effet, d'un côté Malo est le nom d'un saint, mais en même temps, il suffit d'enlever le "O" pour que devienne le Mal. De l'autre, son nom "de Lange" montre d'une certaine façon la volonté de ses tantes adoptives à le mettre sur le droit chemin, puisqu'on peut y lire "de l'ange". Mais en même temps, on pourrait dire que le mot "lange" fait référence à sa naissance, et voir dans son nom entier qu'il a été marqué par le Mal dès qu'il a été dans des langes, et donc dès sa naissance. Et de fait, il porte sur son épaule droite, au fer rouge, la marque des voleurs.
J'ai aimé ce mélange des genres, et je ne peux que vous recommander de vous y intéresser.

Extrait
Les jours suivants, les affaires de cœur de François Janvier occupèrent le terrain. Il voulut absolument me faire lire la lettre de sa "fiancée". Je crus tout d'abord en voyant les pâtés sur le papier que mademoiselle Lucie avait opté pour la même solution que moi quand elle ignorait l'orthographe d'un mot.
- Ce sont ses larmes, Malo ! se récria Janvier, un peu vexé.
Je lus donc : "Mon cher monsieur Janvier..."
- Oui, commenta François par-dessus mon épaule, elle est parfois un peu guindée.
"C'est en pleurant que je trace ces mots et mon cœur n'y voit pas plus clair que mes yeux (pâté). Papa a appris que je vous rencontrais en cachette au square, je crois que c'est la bouchère qui l'a dit à notre cuisinière (pâté), de toute façon, son poulet était plutôt de la vieille poule, comme je l'ai dit à papa."
- Le chagrin l'égare, dit Janvier, à mi-voix.

16/20
Bon moment de lecture

2 commentaires:

  1. Ces romans sont super! J'espère que tu aimeras autant les autres :-)

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    Réponses
    1. Mirchi ^_^ J'en ai déjà lu plusieurs, et je dois dire qu'elle sait se diversifier.

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