"La Roue du Temps, tome 1 : L'oeil du monde" de Robert Jordan

J'ai lu ce pavé dans le cadre du Challenge ABC, mais il se trouve qu'il s'intègre aussi très bien au thème de décembre du Cercle de lecture 2013, "Le Grand Froid".

Présentation de l'éditeur
C'est la Nuit de l'Hiver dans la contrée de Deux-Rivières et, en ce soir de fête, l'excitation des villageois est à son comble. Arrivent alors trois étrangers comme le jeune Rand et ses amis d'enfance Mat et Perrin n'en avaient jamais vu : une dame noble et fascinante nommée Moiraine, son robuste compagnon et un trouvère.
De quoi leur faire oublier ce cavalier sombre et sinistre aperçu dans les bois, dont la cape ne bougeait pas même en plein vent...
Mais, quand une horde de monstres sanguinaires déferle et met le village à feu et à sang, la mystérieuse Moiraine devine qu'ils recherchaient quelqu'un. Pour les trois amis l'heure est venue de partir. Car la Roue du Temps interdit aux jeunes gens de flâner trop longtemps sur les routes du destin...

Mon avis
Pour faire court, ce livre est un coup de cœur. J'ai totalement adhéré à l'univers, sorte de mixte du Seigneur des Anneaux, de L’Épée de vérité et du Trône de Fer, trois autres sagas que j'adore. Celui dont se revendique clairement l'auteur, c'est le SDA, et ça se sent. Je n'ai pas pu m'empêcher de faire aussi un parallèle au début avec Eragon, dans la mesure où l'histoire est en elle-même très linéaire : il s'agit avant tout de la fuite d'un point A à un point B. Cependant, l'intrigue perd un peu de sa linéarité lorsque les personnages se retrouvent séparés. J'ai trouvé cette séparation d'autant plus salutaire qu'elle permet de mieux apprendre à connaître les différents personnages de l'équipe, assez nombreux il faut le dire. Le narrateur a ainsi pu révéler les différentes personnalités des personnages, ou du moins leur faire gagner en finesse. J'ai ainsi pu m'attacher plus facilement à certains d'entre eux, trop en retrait lorsque le groupe était au complet. Par ailleurs, si vous aimez les personnages féminins avec un fort caractère, vous serez servis. Chacune à sa manière, toutes les filles de l'équipe ont un caractère bien trempé. Enfin, d'un point de vue purement formel, je trouve que le roman est bien écrit, ce qui est toujours appréciable. Rendez-vous en 2014 pour le tome 2, du moins j'espère !

Extrait
Les dernières notes de ce qui aurait dû être Le vent qui fait trembler les saules consentirent enfin à s'estomper alors que Mat, d'un geste théâtral, éloignait de sa bouche la flûte parée d'or et d'argent de Thom Merrilin.
Simultanément, Rand écarta les mains de ses oreilles. Non loin de là, un marin occupé à enrouler un cordage s'autorisa un soupir de soulagement. Pendant un moment béni, on n'entendit plus que l'eau clapotait contre la coque, le grincement rythmique des rames et le chant du gréement caressé par le vent. Les bourrasques frappant le navire de face, les voiles étaient repliées depuis le matin.
- Eh bien, il faut que je te remercie, Mat, dit Thom, parce que tu me permets de vérifier l'exactitude d'un vieux dicton. "Même avec un bon professeur, un cochon ne saura jamais jouer de la flûte !"
Le marin éclata de rire et Mat leva l'instrument comme s'il voulait le lancer sur le trouvère.
Thom le lui subtilisa et le rangea dans son étui.
- Je croyais que les bergers tuaient le temps en jouant du pipeau, soupira le trouvère. Ça m'apprendra à gober toutes les âneries qu'on me raconte...
- C'est Rand, le berger ! répliqua Mat. Le pipeau, c'est son truc, pas le mien !

20/20

Coup de cœur !