"Les Amours jaunes" de Tristan Corbière

Bizarrement, quand un livre me saoule, je vais beaucoup plus vite. xD Je ne vous le cache pas, je n'aime pas les recueils de poèmes. A part Les Fleurs du mal de Baudelaire, of course. ^^ Mais il faut bien prendre le taureau par les cornes, comme on dit.
Ce recueil a été publié en août 1873 à compte d'auteur. Tristan Corbière y propose de la poésie qui parodie la poésie, en particulier celle des romantiques. Le jaune, c'est à la fois ici celui du rire et celui d'une trahison générale, notamment celle de la tradition poétique, qui défend le mensonge de l'art. Qualifier des amours de "jaunes", c'est aussi pour montrer que le poète renaît à ses amours anciennes que le temps à jauni. La poésie des Amours jaunes reconstruit la vie du poète, mais à l'envers, de la fin (Paris) aux origines (la Bretagne).

Exemple de poème avec "Duel aux camélias"

J'ai vu le soleil dur contre les touffes
Ferrailler. - J'ai vu deux fers soleiller,
Deux fers qui faisaient des parades bouffes ;
Des merles en noir regardaient briller.

Un monsieur en ligne arrangeait sa manche ;
Blanc, il me semblait un gros camélia ;
Une autre fleur rose était sur la branche,
Rose comme... Et puis un fleuret plia.

- Je vois rouge... Ah oui ! c'est juste : on s'égorge -
... Un camélia blanc - là - comme Sa gorge...
Un camélia jaune, - ici - tout mâché...

Amour mort, tombé de ma boutonnière.
- A moi, plaie ouverte et fleur printanière !
Camélia vivant, de sang panaché !

(Veneris Dies 13***)