J'ai profité de l'occasion donnée par le Book Club de Livraddict pour lire cette nouvelle de Maupassant. Il entre aussi dans le cadre du challenge Un classique par mois.
Résumé
Invisible, indéfinissable, malfaisante, la "chose" rôde déjà autour de lui. L'homme est pris de fièvres, d'insomnies, de cauchemars. L'eau de sa carafe disparaît, la tige d'une rose se brise sous ses yeux, les pages de son livre tournent d'elles-même. Perd-t-il la raison ? A l'angoisse succèdent la peur et bientôt l'épouvante. Une lutte démoniaque se prépare entre l'homme et cette image maléfique de lui-même qui le dévore peu à peu et s'empare de lui. Qui est cet autre qui maintenant crie son nom, "le Horla" ? "C'est lui qui me hante ! Il est en moi, il devient mon âme ; je le tuerai !"
Mon avis
Il existe plusieurs versions de cette nouvelle ; j'ai lu celle sous forme de journal, et je trouve que c'est le choix idéal pour montrer l'angoisse croissante du narrateur et son côté torturé. D'une façon générale, je suis souvent déçue lorsque je lis des nouvelles : je ressens quasi systématiquement un impression d'inachevé et un sentiment de pauvreté, qu'il s'agisse du fond comme de la forme. Maupassant a toujours été pour moi un cas à part. La première fois que j'ai lu des nouvelles de lui, c'était en quatrième, et déjà à l'époque, où j'étais pourtant très difficile, je l'avais trouvé génial. Il maîtrise l'art de la nouvelle comme personne. D'un côté, c'est parfaitement construit ; de l'autre, ça coule tout seul, comme si ça venait naturellement. Quel style, franchement ! Et puis, la chute ! Glaçante, c'est une véritable apothéose.
Extrait
Je dis au moine : "Y croyez-vous ?"
Il murmura : "Je ne sais pas."
Je repris : "S'il existait sur la terre d'autres êtres que nous, comment ne les connaîtrions-nous point depuis longtemps ; comment ne les auriez-vous pas vus, vous ? comment ne les aurais-je pas vus, moi ?"
Il répondit : "Est-ce que nous voyons la cent millième partie de ce qui existe ? Tenez, voici le vent, qui est la plus grande force de la nature, qui renverse les hommes, abat les édifices, déracines les arbres, soulève la mer en montagnes d'eau, détruit les falaises, et jette aux brisants les grands navires, le vent qui tue, qui siffle, qui gémit, qui mugit, - l'avez-vous vu, et pouvez-vous le voir ? Il existe, pourtant."
Je me tue devant ce raisonnement. Cet homme était un sage ou peut-être un sot. Je ne l'aurais pu affirmer au juste ; mais je me tus. Ce qu'il disait là, je l'avais pensé souvent.
19/20
A lire absolument !
Court mais efficace comme avis :D
RépondreSupprimerMerci ! ^^ Je suis spécialiste de la synthèse, mais pas trop du développement. xD
SupprimerJ'ai trouvé ce livre tellement.. moderne ! Maupassant est vraiment excellent :)
RépondreSupprimerC'est vrai que son écriture est plutôt moderne, et parfois même il dépasse, par ce qu'il dit, le simple cadre de son époque.
SupprimerBizoos !