Désolée, Rimbaud, je me suis beaucoup ennuyée. >_<
Quelques magnifiques poèmes pourtant, mais bon.
Mon amoureux reste Baudelaire ; tu as voulu le dépasser, mais pour moi, tu ne lui arrives pas à la cheville, quoiqu'en disent certains critiques.
L'éditeur précise : "L'ensemble peut paraître lourd, avec quelquefois plusieurs versions pour un même poème. Nous avons pourtant tenu à l'alléger pour cette édition du Livre de Poche classique, nous réservant d'être plus exhaustif dans le volume futur* de la Pochotèque". En effet, c'est un peu lourd, et il faut croire que je ne suis pas faite pour apprécier à sa juste valeur le talent de Rimbaud.
* j'avais écrit "voleur futur", c'est quoi, ce lapsus ? xD
[et ça n'a rien à voir, mais je crois que je suis en train de me choper un nouveau torticolis... T_T]
Allez, quand même deux poèmes choisis parmi ceux qui m'ont séduite :
Ophélie
I
Sur l'onde calme et noire où dorment les étoiles
La blanche Ophélia flotte comme un grand lys,
Flotte très lentement, couchées en ses longs voiles...
— On entend dans les bois lointains des hallalis.
Voici plus de mille ans que la triste Ophélie
Passe, fantôme blanc, sur le long fleuve noir ;
Voici plus de mille ans que sa douce folie
Murmure sa romance à la brise du soir.
Le vent baise ses seins et déploie en corolle
Ses grands voiles bercés mollement par les eaux ;
Les saules frissonnants pleurent sur son épaule,
Sur son grand front rêveur s'inclinent les roseaux.
Les nénuphars froissés soupirent autour d'elle ;
Elle éveille parfois, dans un aune qui dort,
Quelque nid, d'où s'échappe un petit frisson d'aile :
— Un chant mystérieux tombe des astres d'or.
II
Ô pâle Ophélia ! belle comme la neige !
Oui tu mourus, enfant, par un fleuve emporté !
C'est que les vents tombant des grand monts de Norwège
T'avaient parlé tout bas de l'âpre liberté ;
C'est qu'un souffle, tordant ta grande chevelure,
À ton esprit rêveur portait d'étranges bruits ;
Que ton cœur écoutait le chant de la Nature
Dans les plaintes de l'arbre et les soupirs des nuits ;
C'est que la voix des mers folles, immense râle,
Brisait ton sein d'enfant, trop humain et trop doux ;
C'est qu'un matin d'avril, un beau cavalier pâle,
Un pauvre fou, s'assit muet à tes genoux !
Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
Tu te fondais à lui comme une neige au feu :
Tes grandes visions étranglaient ta parole
— Et l'Infini terrible effara ton œil bleu !III— Et le Poète dit qu'aux rayons des étoiles
Tu viens chercher, la nuit, les fleurs que tu cueillis ;
Et qu'il a vu sur l'eau, couchée en ses longs voiles,
La blanche Ophélia flotter, comme un grand lys.
Et dans un autre style, un poème m'ayant déjà marquée, étant petite :
Le Dormeur du val
C'est un trou de verdure où chante une rivière
Accrochant follement aux herbes des haillons
D'argent ; où le soleil, de la montagne fière,
Luit : c'est un petit val qui mousse de rayons.
Un soldat jeune, bouche ouverte, tête nue,
Et la nuque baignant dans le frais cresson bleu,
Dort ; il est étendu dans l'herbe, sous la nue,
Pâle dans son lit vert où la lumière pleut.
Les pieds dans les glaïeuls, il dort. Souriant comme
Sourirait un enfant malade, il fait un somme :
Nature, berce-le chaudement : il a froid.
Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.
A propos de Rimbaud, je vous conseille ce site ^^
Y a justement l'éditeur des Poésies complètes, Pierre Brunel, qui y participe lol (mais c'est un pur hasard)
M'enfin, par contre, je ne comprends pas pourquoi il a intitulé ce bouquin Poésies complètes, alors qu'il n'y a pas Une saison en enfer et Les Illuminations. oO
Bonne journée !
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire