°C-ute Canapé

mardi 19 novembre 2013

"Acacia, tome III : L'Alliance sacrée" de David Anthony Durham


J'ai enfin fini une saga en cours \o/ J'ai lu ce tome 3 dans le cadre du Challenge ABC. Si vous voulez lire la chronique du premier tome, faites un tour par ici.

Présentation de l'éditeur
L'Empire acacian est au bord du gouffre. La trahison des Numreks, les sauvages alliés d'hier, déclenche les hostilités au cœur du royaume, tandis qu'aux confins glacés de l'Empire les redoutables Auldeks sont en marche avec leur armée d'enfants esclaves. A l'intérieur, la révolte gronde chez les citoyens asservis. Les sorciers du Santhot, libérés de leur désert de pierre, veulent reconquérir l'arme absolue de la reine Corinn, le magique Chant d'Elenet.
Les héritiers du trône, malgré leurs divisions, parviendront-ils à sauver le monde ancien, et à quel prix ? Aux côtés des puissantes armées, la magie sera de la partie dans le combat final.

Mon avis
Ma lecture a commencé sur une note très positive. En effet, cela faisait longtemps que j'avais lu le tome II, et avec ma mémoire de poisson rouge, c'est toujours dur de me replonger dans une saga, même lorsqu'il ne s'est pas écoulé autant de temps. Autant le tome I était resté encré de façon indélébile dans ma mémoire, autant le tome II s'était flouté dans mon esprit avec le temps. Heureusement, donc, l'auteur a pensé à moi (oui, je sais, quel égocentrisme haha !) en rappelant d'entrée de jeu tous les éléments importants de l'histoire, notamment les noms de tous les protagonistes, qui sont diablement nombreux et qui ne s'appellent pas Pierre Paul Jacques, si vous voyez ce que je veux dire...
La deuxième note a été moins positive. En effet, l'auteur a accentué le défaut qui le caractérisait jusque là : il a mis un temps terriblement long à mettre son histoire en place. Tenez-vous bien : mon édition (celle de France Loisirs) fait 1040 pages... eh bien, l'auteur a mis 500 pages à vraiment lancer son histoire. Certes, après, on rattrape le temps perdu : les événements s'enchaînent. Mais vraiment, n'aurait-il pas pu un peu raccourcir ? S'il ne s'était pas autant dispersé à nous parler de dix milles personnages à la fois, cela aurait été clairement plus rapide... mais vous me direz que l'ensemble aurait été modifié en conséquence, et peut-être le roman aurait perdu en valeur... Bref, on ne refait pas le monde avec des "si" !
J'avouerai également que ce qui m'a permis de rentrer enfin dans le roman, c'est l'arrivée d'un personnage pour le moins inattendu. J'ai trouvé cette idée brillante ! mais je ne peux vous en dire plus... Quoiqu'il en soit, mon personnage préféré sera resté de bout en bout celui de Corinn. J'aime son évolution et sa complexité. Dans la fratrie, celui que j'aime le moins, c'est définitif, c'est Dariel. Quelle boule d'égoïsme, ce mec ! Autant les défauts de Corinn peuvent se comprendre de par son histoire, autant l'égoïsme de Dariel n'a pas de raison d'être - et puis, solidarité féminine oblige, merde ! Et quand je parle de solidarité féminine, ce n'est pas envers Corinn, mais envers un autre personnage, qui se retrouve engrossée, qu'on tente d'assassiner, tout ça à cause d'un mec qui, à peine loin d'elle, fait comme si elle n'était qu'un aspect secondaire de sa vie. Bref.
J'ai adoré le final du roman. Il n'est en rien surprenant : tout est annoncé à l'avance, si je puis dire. Mais justement parce qu'il est annoncé à l'avance, l'auteur prend son temps pour lui donner toute la majesté qu'il mérite.
Je terminerai cette chronique en parlant de ce qui me plaît le plus dans cette saga - après Corinn peut-être ? C'est le style de l'auteur. J'aime quand des auteurs tels que David Anthony Durham donnent à la fantasy toutes ses lettres de noblesse, j'aime quand ils prouvent que ce n'est pas parce que c'est un "sous-genre" de la littérature qu'elle est forcément mal écrite. Je vous laisse en juger par vous-mêmes...

Extraits
"Quel plus grand châtiment existe-t-il que le sacrifice de la morale pour une illusion ? répondit Nâ Gâmen. Qu'y a-t-il de pire que de vivre avec des mensonges tressés dans le tissu de chacun de vos actes ? Nous ne sommes que les vies que nous menons, Dariel Akaran. Même des enfants pauvres vendus en esclavage peuvent connaître une existence d'honnêteté. Ton peuple a échappé à la mort durant toutes ces générations, mais pour ce faire sa vie a été un échec. Ta vie, Prince, est jusqu'à ce jour un échec."
"C'est ainsi que nous sommes avec les êtres aimés, se dit-elle. Nous avons trop peur de la solitude pour leur rendre leur liberté."
"Je ne t'avais jamais quittée, Corinn. Je te hantais, je t'observais, je t'aimais. Tu l'ignorais, mais depuis le jour de ma mort, je suis avec toi."
"Nous voyons la différence partout. Nous voyons des excuses pour exclure, réprimer, exploiter, supprimer. Nous avons toujours été ainsi."
"Je le souhaite de tout mon cœur, mais je suis déjà mort et je ne le peux pas."
"Je suis content d'apprendre que vous ne vous trouviez pas à bord du navire de guerre de sire Fen quand je l'ai envoyé par le fond. Ou sur une des plates-formes que j'ai fait sauter. Ou à l'intérieur du Mangeur d'Âmes lorsque je l'ai détruit. Ni sur ce vaisseau propulsé par des âmes que j'ai incendié près de Sumerled. Et pourquoi suis-je content ? Parce que vous êtes toujours vivant, et qu'il me reste à vous tuer."

17/20
A lire absolument !

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