"Amok" de Stefan Zweig

J'ai lu ce livre avant tout dans le cadre du challenge Livra'deux pour pal'Addicct, mais il entrait aussi dans le cadre du Cluedo litéraire et du challenge Un classique par mois.

Quatrième de couverture
Sur le pont du transatlantique qui doit le ramener de Calcutta en Europe, le narrateur est brusquement arraché à sa rêverie par la présence quasi fantomatique d'un autre passager qui se décide, lors d'une seconde rencontre, à lui confier le secret qui le torture...

Mon avis
Amok est le troisième livre de Zweig que j'ai lu. J'ai commencé à fréquenté cet auteur avec Le Joueur d'échec, que j'avais sur-adoré. J'ai ensuite lu Clarissa, dans le cadre d'un autre challenge Livra'deux. Comme peut l'attester ma chronique, je l'avais vraiment adoré lui aussi. Si Amok a été une heureuse rencontre, il n'a pas égalé ces deux précédentes lectures. J'ai retrouvé ce qui fait principalement le charme des livres de Zweig à mes yeux, sa plume enchanteresse, même si l'agitation du docteur a tendance à hacher cette plume. Quoi qu'il en soit, du point de vue du contenu, Amok a moins su me séduire que ses prédécesseurs.
Il s'agit en fait d'un récit dans le récit. Le narrateur laisse rapidement la parole à "l'autre passager" mentionné par la quatrième de couverture, le personnage du docteur dont je viens de vous parler, et commence alors ce qui pourrait ressembler à une séance chez un psy. Profitant du confort de la nuit et de l'anonymat dont il bénéficie, ainsi que de celui dont bénéficie son interlocuteur à ses yeux, le docteur raconte alors une sombre histoire, où la folie amoureuse atteint son apogée, et dont l'issue se déroulera sous les yeux mêmes de notre premier narrateur.
L'ambiance mystérieuse de la nouvelle a doté celle-ci d'un avantage et d'un inconvénient à mes yeux. D'un certain côté, elle permet de garder en éveil l'intérêt du lecteur, mais en même temps, je pense que c'est elle qui m'a empêchée de vraiment entrer dedans. J'ai eu moins le sentiment, quelque part, d'avoir affaire à des personnages qu'à des figures de papier.

Extrait
"Aha... Votre fameux devoir d'aider... aha... Avec votre maxime, vous êtes arrivé à me faire bavarder. Mais non, monsieur, je vous remercie. Ne croyez pas que ma souffrance soit allégée, maintenant que j'ai mis à nu et ouvert mes entrailles devant vous. Ma vie est bien gâchée, personne ne peut plus la réparer... J'ai servi inutilement l'honorable gouvernement hollandais... Ma pension est perdue, je rentre en Europe, pauvre comme un chien... un chien qui se lamente derrière un cercueil..."

16/20

Bon moment de lecture