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mercredi 22 janvier 2014

"Titus Andronicus" de Shakespeare


J'ai relu la pièce de théâtre Titus Andronicus dans le cadre du Cluedo littéraire. Cette lecture répond à deux consignes et rapporte donc deux points à mon équipe.

Résumé
Titus Andronicus revient d'une guerre contre les Goths, avec quelques prisonniers dans ses bagages : Tamora, ses fils, et le Maure Aaron. Pour apaiser les morts, il décide de sacrifier le fils ainé de Tamora. Dans la foulée, il refuse d'être le nouvel Empereur du peuple de peuple de Rome, s'estimant trop vieux pour ce titre, mais accepte de choisir qui le sera : ce sera Saturninus, le fils aîné du précédent Empereur. Ces deux choix mal avisés engendreront sa propre ruine, et plus largement des meurtres, un viol, et autres atrocités...

Mon avis
L'intégralité du titre de la pièce donne le ton d'entrée de jeu : "La Très Lamentable Tragédie Romaine de Titus Andronicus". Il n'y a pas une seule place pour le sourire dans cette pièce de théâtre. Dès la première scène, la violence est de mise avec le conflit des deux héritiers, le sacrifice d'Alarbus, l'enlèvement de Lavinia et le meurtre de Mutius par son propre père, Titus lui-même. Et ce n'est que le début ! Ça ne fait qu'empirer ! Le pompon, c'est la fin, avec le "festin". Aaron résume bien la chose lorsqu'il dit :
"Je dois parler de viols, de meurtres, de massacres,
D'actes de ténèbres et de nuit, d'actions abominables,
De complots pernicieux, d'infamies de traitrises,
Atroces à entendre, mais tristement accomplis."
Ce n'est du reste pas lui qui va s'en plaindre car il est une incarnation vivante du Mal absolu, à l'instar de Iago dans Othello. Il ne s'en cache pas :
"Oui, j'ai commis mille crimes effroyables,
Aussi allégrement que l'on tue une mouche,
Et rien, en vérité, ne me navre le cœur
Comme de n'en pouvoir commettre dix mille autres."
Cela dit, aucun personnage en soi ne peut se targuer d'avoir l'innocence d'une brebis. Ceux qui s'en sortent le mieux sont Lavinia et Marcus - mais ça ne les empêche pas de trouver normal un sacrifice humain...
Aucune place pour le sourire, donc, et pourtant il y a bien quelques traces d'humour, mais ce n'est jamais que de l'humour noir, ou du moins un humour assez sinistre - ah, la scène de la mouche ! En somme, Titus Andronicus illustre à merveille le cercle vicieux de la vengeance, qui amène un crescendo dans la violence, débouchant sur la folie.

Extrait
Entrent les fils de l'impératrice, Chiron et Démétrius, escortant Lavinia, les mains tranchées et la langue coupée, violée.
DEMETRIUS : Eh bien, va ! si ta langue peut encore parler,
Va dire qui t'a coupé la langue et qui t'a violée.
CHIRON : Mets-le par écrit, explique-toi ainsi,
Si avec tes moignons tu peux jouer au scribe.
DEMETRIUS : Regarde, elle s'exprime encore par gestes et par signes.
CHIRON (à Lavinia) : Rentre demander de l'eau parfumée ; lave-toi les mains.
DEMETRIUS : Elle n'a plus de langue pour demander, plus de mains
A laver. Va, laissons-la se promener en silence.
CHIRON : Si j'étais à sa place, moi j'irais me pendre.
DEMETRIUS : Oui, si tu avais des mains pour nouer la corde.

14/20
Bon moment de lecture

4 commentaires:

  1. Je n'ai jamais eu l'occasion de lire cette pièce... Ce que tu en dis me tente bien !

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  2. Je ne connaissais pas ce titre de Shakespeare, pourtant j'en ai entendu parler de ce cher monsieur ^^
    J'adore les histoires de vengeance, peut être que j'apprécierais alors =)

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    1. J'avoue que ce n'est pas la plus célèbre. Avant de devoir l'étudier pour l'agrég', je ne savais pas qu'elle existait. x)
      Bizooos !

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